
le 04.11.12 | EL WATAN
La France désire construire une « alliance industrielle » et conclure un « pacte de coproduction » avec l’Algérie pour créer de l’emploi au profit de la jeunesse des deux pays, a déclaré dimanche à Alger le ministre français du Redressement productif, M. Arnaud Montebourg.
« Ici en Algérie comme en France, cette jeunesse ne veut pas voir son avenir marqué du mot chômage, mais par croissance et emploi. Cela est le sens de nos rencontres avec nos collègues et homologues algériens. Comment voyons-nous la chose ? Sous la forme d’une alliance industrielle », a-t-il souligné lors d’un point de presse conjoint avec le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, M. Cherif Rahmani.
Commentant le bras d’honneur assumé par l’ex-ministre français de la Défense et sénateur de la droite UMP Gérard Longuet contre la demande algérienne de reconnaissance des crimes de la France coloniale lors d’une émission de télévision, M. Arnaud, qui a qualifié ce geste d’ »acte individuel », a appelé à éviter tout ce qui entretient la polémique sur le passé.
« Nous construisons l’avenir, cela suppose que tout ce qui entretient la polémique sur le passé fasse l’objet de l’indifférence la plus notoire », dira-t-il, en rappelant les positions du président François Hollande pour « un regard lucide sur notre passé ». « C’est la raison pour laquelle je n’attacherai pas davantage d’importance à ce qui reste un acte individuel d’un homme qui prend ses propres responsabilités. Prenons les nôtres, c’est beaucoup plus important », a souligné M. Arnaud.
Arnaud Montebourg à Alger – L’idée d’une «alliance industrielle» lancée
EL WATANle 05.11.12 |

M. Montebourg a plaidé hier pour une alliance industrielle compétitive entre les deux pays.
En visite officielle d’une journée en Algérie, le ministre français du Redressement productif a esquissé la nouvelle vision de la coopération économique entre l’Algérie et la France. Une vision qui doit, selon M. Montegourg, être fondée sur une «alliance industrielle compétitive». «Nous aussi, comme l’Algérie, nous cherchons à industrialiser et réindustrialiser le pays. Nous cherchons aussi à redresser, car les centaines de milliers d’emplois perdus de part et d’autre de la Méditerranée sont des emplois qu’il faut reconquérir. Nous pouvons ensemble reconquérir des parts de marché perdues en partageant nos avantages pour partir à l’assaut des marchés émergents en croissance», a déclaré Arnaud Montebourg lors d’un point de presse organisé à l’issue de ses rencontres avec les ministres de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, de l’Energie et des Mines et de l’Intérieur. Il devait rencontrer Abdelmalek Sellal, le Premier ministre, en fin de journée.
Le ministre français a rappelé que les deux pays «ont été malmenés par la mondialisation. Le Maghreb comme l’Europe sont victimes de cette mondialisation déloyale». «Nos problèmes se ressemblent. Nos deux pays sont dépendants des hydrocarbures. La France pour sa consommation et l’Algérie pour ses importations», dira-t-il encore. D’où la nécessité, a-t-il insisté, de «se rassembler pour rebondir». D’après M. Montebourg, les deux pays sont «capables de s’allier en matière de technologie, de main-d’œuvre et de savoir-faire». M. Montebourg a souligné que beaucoup d’entreprises françaises sont conscientes du désir de développement de l’industrie de l’Algérie. «Nous travaillons pour faire surgir une sorte de pacte de coproduction gagnant-gagnant», a relevé le ministre français, en insistant sur la notion d’«égalité» dans le cadre de cette alliance désirée. Dans ce sens, il a appelé les entreprises algériennes à investir en France.
De son côté, Cherif Rahmani, ministres de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, a indiqué que des filières sont déjà identifiées. Il s’agit notamment de l’industrie manufacturière, de la mécanique, de la pharmacie, des matériaux de construction et de l’innovation. L’enjeu pour l’Algérie consiste, selon lui, à «réduire notre dépendance vis-à-vis de l’étranger et à repositionner notre industrie, avec le renouvellement des filières, la modernisation et les nouvelles technologies». «Nous avons besoin d’un partenariat de proximité, concret et réel, sur des produits stratégiques», a réclamé M. Rahmani. Interrogé sur l’avancement du projet d’implantation d’une usine Renault en Algérie, M. Montebourg s’est contenté de dire que le dossier «avance très bien». Ce dernier a annoncé par ailleurs que l’ancien Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin, «continuera sa mission» en tant que chargé du suivi de la coopération économique entre les deux pays. Les deux ministres ont décidé de nommer chacun un «Monsieur industrie» pour le suivi des projets en commun, selon M. Rahmani. Sans donner de précisions, celui-ci a révélé que le gouvernement prendra prochainement des mesures d’accompagnement et de facilitation pour encourager l’investissement privé, public ou étranger.
Opposer «l’indifférence» à ceux qui entretiennent la polémique sur le passé :
Le geste hostile de l’ex-ministre français de la Défense et sénateur UMP, Gerard Longuet, est un acte «individuel d’un homme qui doit prendre ses responsabilités», a estimé Arnaud Montebourg, ministre français du Redressement productif en visite en Algérie. «Nous construisons l’avenir, cela suppose que tout ce qui entretient la polémique sur le passé fasse l’objet de l’indifférence la plus notoire», a affirmé le ministre socialiste français au cours d’un point de presse organisé hier à l’hôtel El Aurassi.
En direction de l’Algérie, celui-ci a rappelé la position du président français François Hollande quant à la nécessité d’avoir «un regard lucide» sur le passé. «C’est la raison pour laquelle je n’attacherais pas d’importance à ce qui reste un acte individuel d’un homme qui doit prendre ses propres responsabilités pendant que nous prenions les nôtres, beaucoup plus importantes», a-t-il commenté. Désapprouvé par la gauche française, le bras d’honneur de Longuet a suscité une vive indignation en Algérie.
Arnaud Montebourg explique sa vision de la relation économique algéro-française
Hamid Guemache – 05-11-2012 TSA

L’Algérie et la France veulent renforcer leur coopération pour sortir leurs industries de la crise et contrer les importations asiatiques. En visite ce dimanche 4 novembre à Alger dans le cadre de la préparation de la visite d’État du président François Hollande en Algérie les 19 et 20 décembre prochain, le ministre français du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a expliqué la nouvelle politique de son gouvernement pour relancer les investissements français en Algérie et surtout sauver et créer des emplois dans les deux pays. « Nos problèmes se ressemblent. Nos deux pays sont dépendants des hydrocarbures. La France pour sa consommation et l’Algérie pour ses importations. Nous sommes malmenés par la mondialisation. Le Maghreb et la France doivent s’unir pour y faire face », a déclaré M. Montebourg à Alger au cours d’une conférence de presse avec son homologue algérien, Chérif Rahamani, ministre de l’Industrie et de la PME et de la promotion de l’investissement.
Le ministre français a évoqué des discussions avec les autorités algériennes pour la signature d’un pacte de coproduction pour « produire ensemble, en Algérie ou en France, gagnant‑gagnant pour sauver et créer des emplois dans nos deux pays, sinon ces emplois seront perdus au profit d’autres bases industrielles en Asie », a expliqué M. Montebourg qui a insisté sur la nécessité de « donner de la substance à la coopération entre les deux pays ». Le ministre français a appelé les investisseurs algériens à investir en France. « En France, il y a des problèmes de financements et ici il y a des excédents », a‑t‑il remarqué.
Sur le projet d’implantation d’une usine Renault en Algérie, M. Montebourg s’est contenté de dire que les négociations entre les constructeurs français et l’État algérien « se poursuivent et avancent très bien ».
L’Algérie veut du concret
Le nouveau concept français de coproduction plaît aux Algériens qui cherchent aussi à réindustrialiser le pays. « Nous voulons réduire notre dépendance vis‑à‑vis de l’étranger et repositionner notre industrie, avec le renouvellement des filières, la modernisation et aller vers les nouvelles technologies », a‑t‑il expliqué. Pragmatique, M. Rahmani a affirmé que l’Algérie a besoin « d’un partenariat concret et réel et sur des produits stratégiques ». « Il faut rendre le partenariat entre les deux pays irréversible », a‑t‑il plaidé.
M. Rahmani a expliqué que l’Algérie a déjà identifié les filières qu’elle veut développer en partenariat avec la France. Il a cité l’industrie manufacturière, la pharmacie, la chimie, les matériaux de construction, la mécanique et les innovations ainsi que les technologies d’avenir. M. Rahmani a résumé les atouts de l’Algérie en trois points : un marché important, une énergie peu coûteuse et la jeunesse. « La France a des entreprises et le savoir‑faire », a‑t‑il également dit.
Les deux ministres ont décidé de nommer chacun un « monsieur industrie » dans son département pour le suivi des projets en commun, a révélé M. Rahmani qui a indiqué aussi que l’École des Mines et HEC étaient prêtes à venir en Algérie pour former et mettre à niveau les cadres algériens. Il a indiqué aussi que le gouvernement se réunira bientôt pour prendre des mesures en faveur de l’investissement.
Arnaud Montebourg à Alger – “Le projet Renault avance”
Liberté Lundi, 05 Novembre 2012 –: Farid Abdeladim

Le représentant de Hollande mise sur un partenariat plus large et des “investissements croisés” entre les deux pays dont les économies présentent, estime-t-il, des “similitudes”.
Si, à “droite”, la classe politique française représentée par… le bras d’honneur de l’ex-ministre français de la Défense, Gérard Longuet, est bien (re)partie pour provoquer, une fois de trop, la polémique sur la relation algéro-française, à “gauche”, le gouvernement français, lui, compte, au contraire, “ouvrir une nouvelle page” sur la relation entre les deux pays. C’est, du moins, le message qu’a voulu faire passer, hier, Arnaud Montebourg, ministre français du Redressement productif, dont la venue à Alger a pour objectif de baliser le terrain à l’imminente visite du président François Hollande. Au cours d’une conférence de presse conjointement animée avec Chérif Rahmani, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion, dans l’après-midi d’hier à l’hôtel El-Aurassi, M. Montebourg, tout comme son hôte d’ailleurs, a tenu un discours positif, voire très ambitieux quant à l’avenir de coopération, notamment économique, entre les deux pays. Selon lui, les gouvernements de la France et de l’Algérie s’attellent à mettre en œuvre un programme économique “complémentaire” et dans un esprit de “partenariat gagnant-gagnant dans l’objectif de permettre un rebondissement des économies des deux pays”. “Je crois que le président Hollande l’avait déjà bien exprimé à travers sa lettre transmise, en juillet dernier, au président Bouteflika, et qui a parlé clairement de l’attachement de l’État français à ouvrir une nouvelle page dans sa relation avec l’Algérie”, a de prime abord rappelé M. Montebourg avant de mettre en avant la volonté du gouvernement, qu’il représente économiquement surtout, d’aller vers “une alliance (ou des alliances) industrielle avec l’Algérie, car ensemble, nous pouvons reconquérir des parts de marché perdues (…). Si nous ne sauvegardons pas nos industries et les postes d’emploi qui y sont créés, d’autres vont les récupérer.” À ce titre, il n’a pas manqué de rebondir sur le fameux projet du constructeur automobile français, Renault. “Le projet d’installation de Renault en Algérie est actuellement débattu au plus haut niveau et il avance bien. Nous sommes très confiants quant à son aboutissement”, a-t-il déclaré. Le représentant de Hollande mise néanmoins sur un partenariat plus large et des “investissements croisés” entre les deux pays, dit-il, soulignant la “similitude” des industries reposant sur les hydrocarbures. “Nous avons des problèmes similaires. L’économie algérienne tout comme celle de la France reposent, l’une en tant que productrice et l’autre en tant que consommatrice, sur les hydrocarbures (…).” D’où, insiste-t-il encore, la nécessité d’aller vers des coalitions industrielles. M. Montebourg n’y va pas sans dire que “beaucoup d’entreprises françaises ont compris le désir de l’Algérie (…).”
“Libérer” les investissements
Ce “désir” a été d’ailleurs confirmé, à cette occasion, par Chérif Rahmani qui a mis en avant la volonté de “diversifier notre économie”, mais aussi et surtout d’aller vers “le renouvellement de certaines filiales industrielles historiques”. Chose, a-t-il soutenu, qui aura “besoin d’une gouvernance et d’un savoir-faire”. Et cela, enchaîne-t-il, ne peut se réaliser sans une “démarche complémentaire entre l’Algérie et la France à même de permettre le repositionnement stratégique de nos deux économies”. D’où, a ajouté le ministre de l’Industrie, la nécessité de “rendre irréversible le partenariat entre les deux pays”. Aux fins de permettre une meilleure diversification de l’économie nationale qui ne peut l’être sans des investissements plus larges (les IDE), le ministre a laissé entendre que le gouvernement s’attelle à revoir la stratégie économique. Pour ce faire, M. Rahmani a révélé que “le gouvernement se réunira bientôt dans l’objectif d’aider librement l’investissement”. Cela étant, la politique de “réindustrialisation”, a-t-il reconnu, exige davantage “de mesures d’accompagnement”.
Renault et Peugeot cartonnent en Algérie
La TRIBUNE 06-11-2012 Hamid Guemache

Les deux constructeurs tricolores dominent le marché automobile algérien, en forte hausse. L’Algérie a importé 418.665 véhicules durant les neuf premiers mois de 2012, contre 298.816 véhicules à la même période en 2011, soit une croissance de 40%.
En Algérie, Renault et Peugeot ne connaissent pas la crise. Durant les neuf premiers mois de 2012, les deux constructeurs français ont vu leurs ventes augmenter respectivement de 60,6% et 56,6% par rapport à la même période de 2011, ont indiqué lundi les douanes algériennes. Les deux marques totalisent, à elles seules, près du tiers des véhicules importés par l’Algérie durant cette période, soit 418.665 unités. La marque au losange a vendu 93.034 véhicules pour près de 740 millions d’euros, contre 57.918 unités et 421 millions d’euros à la même période en 2011. Renault devrait dépasser cette année la barre symbolique des 100.000 véhicules vendus en Algérie contre 75.000 unités en 2011.
La marque au lion, durement touchée par la crise qui frappe le secteur de l’automobile en Europe, poursuit en Algérie son redressement et occupe désormais la deuxième place sur le marché local. Elle a écoulé 42.668 voitures pour près de 400 millions d’euros contre 27.255 unités pour 258 millions d’euros durant les neuf premiers mois de 2011, selon les douanes. En 2011, Peugeot avait vendu plus de 33.000 véhicules en Algérie. En troisième position, on trouve le sud-coréen Hyundai avec 38.937 véhicules pour 254 millions d’euros, contre 39.949 unités pour 225 millions d’euros à la même période en 2011, enregistrant ainsi une légère baisse de 2,5%.
Plus de 400.000 véhicules importés
L’Algérie a importé 418.665 véhicules durant les neuf premiers mois de 2012 contre 298.816 véhicules à la même période en 2011, soit une hausse de 40,1%, toujours selon les douanes. La facture des importations des véhicules a connu aussi une forte hausse de 37,77%, passant de 2,7 milliards d’euros durant les neuf premiers mois de 2011 à 3,7 milliards d’euros à la même période de 2012. En 2011, l’Algérie avait importé 390.140 véhicules, en hausse de 36,73%, pour une valeur de 3,5 milliards d’euros par rapport à 2010.
En dépit de la suppression du crédit automobile en 2009, les ventes de véhicules en Algérie continuent d’augmenter, soutenues par les hausses des salaires accordées aux fonctionnaires en 2011, avec des rappels salariaux sur quatre ans, les aides accordées par l’Etat aux jeunes pour acquérir des véhicules pour créer des micro entreprises et l’absence d’un réseau de transport en commun de qualité, ce qui pousse les Algériens à s’équiper en voitures.
Bientôt une usine Renault en Algérie
Le dynamisme du marché algérien plaide pour le projet d’implantation d’une usine locale de Renault, en discussion depuis des années. Interrogé sur l’avancement du dossier, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, en visite dimanche à Alger, a affirmé qu’il « avançait très bien ». « Nous sommes parfaitement confiants sur l’aboutissement de ces négociations », a-t-il ajouté sans vouloir entrer dans les détails. Un accord-cadre pour la réalisation d’une usine Renault en Algérie a été signé le 25 mai après 15 mois de négociations. Il reste encore à mettre sur pied une joint-venture entre le constructeur français et le partenaire algérien pour la production dans un premier temps de 75.000 voitures par an sur un site proche d’Oran (ouest).
Plus généralement, le ministre français a plaidé dimanche à Alger pour un « pacte de coproduction » entre les deux pays afin d’affronter la mondialisation qui les a durement affectés. « Nous travaillons avec mon collègue à faire surgir une sorte de pacte de co-production où ce que nous pourrions produire en partie en France et en partie en Algérie offre de nombreux avantages qui pourraient être gagnant-gagnant », a déclaré Arnaud Montebourg en se référant au ministre algérien de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement, Cherif Rahmani. Arrivé à Alger pour une visite d’une journée, le ministre du Redressement productif, tout comme son interlocuteur ont insisté lors d’un point de presse sur les similitudes des deux pays dans la situation économique actuelle en préconisant « une alliance industrielle » notamment pour assurer l’emploi de la jeunesse des deux pays.
Une visite de François Hollande prévue en décembre
Cherif Rahmani a confirmé cette « démarche similaire, complémentaire, articulée », notamment en prévision du sommet d’Alger en décembre à l’occasion de la visite d’Etat du président François Hollande. Les deux parties veulent mettre en oeuvre un scénario « de sortie de crise (…) mais aussi labelliser, pérenniser le partenariat entre la France et l’Algérie pour le rendre irréversible », a souligné Cherif Rahmani. Et de son côté Arnaud Montebourg a souligné avec insistance que la coopération doit être établie « sur un pied d’égalité ».